Actualités

Mylène dans Paris Match

jeudi, 12 septembre 2013 920 Views 0 Comments

Mylène Farmer a accordé une interview au magazine Paris Match , dévoilant quelques clichés de Betina Rheims figurant dans le programme de la tournée: morceaux choisis

(source: http://www.parismatch.com/People/Musique/Mylene-Farmer-cultive-sa-difference-527327 )

 

Depuis plus de vingt ans, elle est à part, elle intrigue et elle triomphe. Pour Laurent Delahousse et paris match, la chanteuse lève le voile.

Revoilà donc le temps du désir… ou de l’envie de retrouver votre public ?
Mylène Farmer. Le désir n’a jamais cessé depuis le premier jour, revoilà donc plutôt, effectivement, le temps de l’envie. Le temps de retrouver les siens et de partager ces moments rares qui n’existent que sur scène.

Il aurait pu s’évanouir à jamais, ce désir, ou est-ce impossible ?
Le désir peut disparaître à tout moment, c’est ce qui le rend précieux. J’entretiens naïvement l’espoir que ce sentiment puisse nous survivre. C’est parfois le privilège de certains artistes.

On a l’impression que, depuis toutes ces années, vous dessinez votre carrière sur une toile, une belle et grande toile… Le tableau commence à prendre forme. Il vous plaît ?
Je suis comme un volcan qui sommeille entre deux éruptions. Si c’était un tableau, il s’intitulerait sans aucun doute “Œuvre éternellement en chantier” !

“JE SUIS TOUJOURS FEBRILE ET EMUE DE RETROUVER LE PUBLIC”

Eternellement inachevée ?
J’aime l’imprévu… Je ne planifie rien. Aujourd’hui ici, demain perdue dans un paysage de Toscane… Tant que le désir sera ­présent, je continuerai à jeter de la couleur sur tout ce qui m’entoure. L’inachevé peut avoir un parfum d’amertume. J’aime aller au bout des choses. Même si, au fond, je sais que rien n’est jamais achevé. Je suis perfectionniste, certains de mes amis vous diraient “maniaque”. J’aime la précision horlogère.

Il y a des regrets ? Un regret ?
Une multitude de regrets. Les regrets sont les balises d’une vie dense constituée de nombreux choix. Aucun remords. J’ai toujours eu le sentiment de faire les choix qui me correspondaient. J’ai un regret particulier. Celui de n’avoir pas partagé plus de moments avec ceux qui sont partis. Je n’ai pas pu dire au revoir à mon père, ni même le voir, avant que l’on ne referme son cercueil. C’est une blessure irréversible.

Ce sont ces blessures qui vous ont conduite à la discrétion, au silence, à l’art d’être rare. Ce qui pourrait apparaître à certains comme anachronique, à l’heure où chacun rêve de notoriété factice, s’invente un “moi” qui n’existe pas à travers les réseaux sociaux…
J’ai peur de ça. Tout va trop vite. L’instantané ne favorise pas la réflexion mais l’instinct. La communication devient un bruit ininterrompu. Les gens écrivent et parlent sans recul, à chaud, dans un monde où la mémoire numérique est infinie. Paradoxalement, cela permet à chacun de s’exprimer et d’espérer trouver un auditoire. Si les écrits restent, ce qui change, c’est que désormais tout le monde peut y accéder en quelques secondes. C’est l’inverse du mystère… Bien trop violent pour moi…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *